Le marché de l’emploi connaît aujourd’hui une tension généralisée. Pour y faire face, Ténor a déployé ses propres instituts d’apprentissage. Ces centres forment en ce moment une vingtaine d’étudiants, qui rejoindront le personnel de la société nordiste à leur sortie. Plus tôt dans l’année, l’intégrateur Divalto avait annoncé un autre dispositif qui lui a permis d’attirer plus facilement des compétences.
Le groupe Ténor a renforcé en janvier dernier son système de fidélisation et de recrutement de travailleurs. Il a mis en place en ce sens la semaine de quatre jours. Depuis, les candidatures aux offres d’emploi de l’entreprise se sont multipliées. Son directeur des ressources humaines, Christophe Nuss, raconte qu’ils n’en ont jamais reçu autant depuis l’instauration du dispositif.
Le nombre de collaborateurs engagés en 2022 par le premier intégrateur du progiciel de gestion intégré (PGI) Divalto le prouve. Celui-ci a embauché cette année plus de trente postulants. Au cours de l’exercice précédent, son effectif a accueilli seulement une dizaine de nouveaux employés.
Le groupe a ouvert deux centres de formation
La société calaisienne a recouru à cette mesure en réponse à deux grands problèmes qu’elle endure depuis quelques années :
- Pénurie de talents ;
- Difficultés de recrutement.
Dans le même esprit, elle a construit deux centres d’apprentissage installés à Calais et à Serris, en Seine-et-Marne. Ces deux instituts de formation ont été pensés deux ans auparavant. Cependant, Ténor a attendu jusqu’à l’an dernier avant de démarrer leur édification en raison de la pandémie de coronavirus.
Christophe Nuss explique que l’entreprise a toujours peiné à embaucher des collaborateurs dans l’IT. La situation s’est cependant davantage dégradée depuis la crise sanitaire, confie-t-il. Cette aggravation découle en partie de la raréfaction des programmeurs de PGI. D’autant plus que ces développeurs doivent impérativement maîtriser celui de Divalto, souligne le responsable des ressources humaines de Ténor.
La transformation numérique des organisations a aussi favorisé cette détérioration en occasionnant une hausse :
- De la demande en compétences informatiques ;
- Des besoins.
Un phénomène dont ont profité de nombreux consultants IT en portage salarial. Ce dispositif désigne une forme d’emploi combinant freelancing et salariat. Il permet ainsi de bénéficier des atouts de ces deux systèmes en même temps : autonomie, prévoyance, assurance chômage… Par rapport à ce dernier avantage, Pôle emploi propose un outil de simulation chômage accessible à tous.
Les talents sont devenus plus compliqués à séduire
Christophe Nuss ajoute que les postulants émettent par ailleurs beaucoup de conditions (rémunération conséquente, voiture de fonction, télétravail) :
[…] Ils ne sont plus des candidats mais des prospects, qu’il faut attirer, convaincre et garder.
Ce cadre estime donc que les instituts de formation représentent une réaction à ces problèmes. Dans chacun de ces établissements, Ténor s’attend à pouvoir faire sortir chaque année une promotion. Le centre situé à Serris a accueilli le 19 septembre dernier 15 collaborateurs, qui viennent d’être embauchés. Les apprenants seront initiés pour assumer des fonctions de type commercial ou chef de projet. Ils seront formés durant trois mois, à travers des mises en situation, du présentiel et du distanciel. Une fois leur parcours terminé, ces étudiants intègreront les agences de Ténor.
Le centre implanté à Calais a, quant à lui, été inauguré en juin 2022. Il compte 12 personnes en contrat d’alternance, qui sont formées à la profession de programmeur PGI Divalto. À la différence de ceux de Serris, ces apprenants suivent un cursus de 6 mois. Au terme de celui-ci, ils seront envoyés dans leurs équipes respectives chez l’intégrateur nordiste. Christophe Nuss indique :
Nous sommes allés les chercher dans les écoles. Nous les formons pour les garder. […]
Il s’agit d’un investissement qui produira ses résultats au cours des années à venir, conclut-il.
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