OpenAI a levé 6,6 milliards de dollars, atteignant une valorisation de 157 milliards. Ce financement, destiné à renforcer la recherche en IA et à dominer le marché, suscite à la fois l’enthousiasme pour son potentiel et des inquiétudes quant à son impact éthique et à une possible hégémonie.
OpenAI vient d’annoncer une levée de fonds colossale de 6,6 milliards de dollars, portant sa valorisation à 157 milliards de dollars. Cela place l’entreprise aux côtés des géants de la technologie tels que SpaceX et ByteDance. Cependant, ce nouveau financement soulève des questions sur la future rentabilité de l’entreprise, tout en alimentant son ambition de devenir le leader mondial de l’intelligence artificielle. Bien que cette expansion suscite beaucoup d’enthousiasme, elle engendre également des préoccupations concernant l’impact éthique et les enjeux de domination du marché de l’IA.
Le groupe navigue entre ambitions et contraintes
Fort de cet apport financier significatif, l’entreprise ambitionne de développer ses outils pour élargir son champ d’action dans des secteurs plus techniques tels que l’automatisation des processus industriels, les services financiers et le domaine médical. Cette approche est nécessaire pour se différencier dans un domaine où la compétition est féroce pour imposer ses propres normes. Néanmoins, l’obligation de rentabiliser ses financements va peser de plus en plus sur OpenAI.
Afin de renforcer sa rentabilité, OpenAI devra étendre son offre actuelle à d’autres domaines. Stéphane Roder, CEO d’AI Builders et spécialiste de la stratégie Data et intelligence artificielle, décortique les aspects de ce manœuvre financier majeur. Il annonce que :
« Cette levée de fonds monumentale reflète parfaitement les ambitions d’OpenAI,
explique-t-il. Elle va permettre à l’entreprise de creuser l’écart avec ses concurrents, notamment pour financer les coûts considérables de la recherche nécessaire à l’amélioration des performances des modèles sur les neuf dimensions cognitives essentielles (raisonnement, compréhension… NDLR) ».
Cependant, bien que cette levée de fonds soit importante, elle oblige OpenAI à relever des enjeux de taille : prouver sa capacité à générer des revenus, tout en poursuivant ses recherches de pointe et en évitant de monopoliser le marché de l’IA, encore en développement. Ce comparatif entre croissance et innovation est délicat à équilibrer, surtout dans un secteur aussi stratégique.
Stéphane Roder exprime son inquiétude quant à la possibilité qu’OpenAI, en raison de ses exigences exclusives vis-à-vis de ses bailleurs de fonds, vienne à dominer le marché de l’intelligence artificielle. En acquérant une position dominante dans le secteur, le groupe pourrait étouffer la concurrence et ralentir le développement de nouvelles solutions. Le succès financier de l’entreprise pourrait par conséquent le placer sous le radar des contrôleurs, comme « Federal Trade Commissions » ou les institutions européennes, soucieux de préserver la concurrence dans le secteur de l’IA.
OpenAI séduit les investisseurs malgré des pertes
Cette estimation est inférieure à celle des cinq plus grandes entreprises technologiques : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Un comparatif, avec Apple et Microsoft, valorisées respectivement à plus de 2 800 milliards et 2 400 milliards de dollars, souligne l’écart.
Néanmoins, en investissant dans OpenAI, les actionnaires expriment leur confiance en son potentiel à devenir le leader du marché de l’IA générative. Cette opération financière est significative. Elle amène à se demander comment une société générant un chiffre d’affaires restreint tout en enregistrant d’importantes pertes financières peut-elle être valorisée à un niveau aussi élevé ?
De ce fait, elle apparaît dans un contexte de forte croissance du marché de l’IA, marqué par une compétition accrue entre les géants du secteur tels que Google et les nouvelles entreprises ambitieuses. Ce soutien financier donc, pouvant s’élever jusqu’à plusieurs centaines de millions de dollars annuellement, offre à OpenAI les ressources nécessaires pour approfondir ses travaux de recherche, supporter les dépenses considérables liées à la formation de ses modèles et attirer les profils les plus qualifiés dans le secteur.