Plusieurs entreprises bancaires chinoises utilisent les informations des usagers des firmes technologiques pour estimer la solvabilité des emprunteurs. Elles peuvent actuellement difficilement se passer de tels instruments. L’Exécutif chinois a alors décidé d’amplifier son autorité sur les activités des leaders du numérique. Un projet qui l’a mis dans une épreuve de force avec ces derniers, mais aussi avec les banques.
L’Empire du Milieu renforce son emprise sur les activités des mastodontes du Web et plus spécifiquement sur les données personnelles. La Banque populaire de Chine (BPC) essaie de contraindre ces entreprises à lui communiquer les informations de leurs clients. Cependant, même dans un pays comme celui-ci, l’instauration d’une règle et son respect peut devenir difficile.
Pékin a même envisagé de les payer pour les pousser à coopérer. Le gouvernement veut notamment jauger la solvabilité des emprunteurs potentiels, à en croire de nombreuses sources. Cependant, les géants technologiques refusent de collaborer. Une source anonyme souligne que ni les établissements bancaires ni les plateformes ne veulent soutenir un projet néfaste pour eux.
Des inquiétudes s’observent dans le pays à cause de l’envolée des crédits
Pour apprécier la solvabilité des demandeurs de prêt, beaucoup de banques chinoises exploitent en effet :
- Les instruments d’analyse des entreprises du Web ;
- Les masses de données des usagers.
Cette pratique s’observe surtout chez les petits prêteurs en région. Des sociétés auprès desquelles les consultants portés dans divers domaines peuvent chercher des missions. Pour information, ce statut est issu du mélange entre le freelancing et l’emploi classique. Il permet aux travailleurs indépendants de bénéficier d’un accompagnement d’experts, d’une prise en charge de l’aspect administratif de leur activité… Ceci en échange du paiement de frais de gestion en portage salarial.
Entre 2021 et 2022, l’encours des crédits bancaires accordés de concert avec les plateformes Internet a évolué de +22 %. L’augmentation des emprunts dans leur ensemble a, quant à elle, été calculée à 12 %. Le directeur d’une banque siégeant à Shanghai déclare :
Nous n’allons pas nous mettre en conformité tant que tout le monde ne l’aura pas fait.
D’aucuns sont préoccupés par la flambée des crédits en Chine. L’Exécutif aspire à reprendre le contrôle de la situation. Une enquête a dévoilé que les coûts des leaders de la Tech progresseront après la prise d’effet de la législation. Ils devraient grimper de 8 %, a précisé son auteur, l’Université pékinoise Renmin.
La date butoir accordée aux mastodontes de la Tech approche
Un analyste des scores de crédit, Michael Li, explique que l’administration chinoise voit dans les données une ressource inestimable. Il ajoute toutefois que les fonctionnaires :
[…] N’ont pas la capacité de gérer efficacement les données.
Le projet du gouvernement risque donc de détruire l’industrie, avertit-il. La BPC a donné jusqu’à fin décembre 2022 pour que les géants technologiques se soumettent à la nouvelle loi. L’institution bancaire peine toutefois à atteindre ses objectifs, révèle le Financial Times. Beaucoup s’interrogent qui doit maîtriser l’accès aux volumes colossaux d’informations sur les internautes. Ceci dans un contexte où l’Empire du Milieu veut accroître son contrôle sur :
- Les crédits à la consommation ;
- La filière de la Tech.
Xi Jinping, le président chinois, a voulu imposer un mécanisme de surveillance des informations. Cette intention s’inscrivait dans un effort plus étendu de bâtir une économie plus étatique. La BPC a donc exigé à ByteDance, Baidu, Alibaba, Meituan, Tencent, etc., de lui transmettre les informations des utilisateurs. Cet ordre intervient après qu’elle a qualifié de contraire à la loi toutes les activités de crypto-actifs. Pékin souhaite accéder à n’importe quelle donnée en possession des mastodontes de la Tech.
Cet article vous a-t-il été utile ?
Note moyenne 0 / 5. Votants: 0