L’intelligence artificielle générative bouleverse le paysage de la veille stratégique. Les outils automatisés offrent une puissance d’accélération et d’enrichissement des processus, mais l’intelligence humaine reste essentielle pour contextualiser les données, les aligner sur la culture d’entreprise et générer une analyse percutante. Le veilleur est donc, plus que jamais, au cœur de cette évolution.
Fort de plus de deux décennies d’expertise en veille stratégique, l’éditeur français KB Crawl, entrevoit un avenir où des agents de veille autonomes, pilotés par l’intelligence artificielle, deviendront une réalité. Pour l’entreprise, l’émergence d’agents spécialisés aptes à collecter, trier et synthétiser l’information est déjà en cours.
Cependant, les outils actuellement disponibles ne répondent pas encore pleinement aux exigences de qualité attendues dans les environnements professionnels. En particulier, la capacité à interpréter finement le contexte, à comprendre la culture d’une organisation ou encore la maîtrise des subtilités de la communication interne, qui restent des compétences profondément humaines. La véritable transformation s’opérera probablement avec l’arrivée de professionnels formés à ces technologies, et prêts à les intégrer intelligemment dans leurs pratiques de veille.
La veille se réinvente face aux nouvelles exigences
Les veilleurs se consacrent à deux activités principales : la fourniture de logiciels de veille en ligne, qui desservent plus de 100 000 utilisateurs, et l’exécution de prestations de veille externalisée. Leur vocation est de convertir le volume de données disponibles en informations stratégiquement pertinentes. Ils opèrent dans une multitude de secteurs, incluant notamment la santé, la banque, l’éducation, la défense et l’agroalimentaire, en appliquant systématiquement une méthodologie modulable et généraliste.
D’après KB Crawl, le domaine de la veille, initialement axé sur l’analyse du marché et de la concurrence, a connu une transformation notable. Depuis la période 2018-2019, une importance croissante est accordée aux contraintes juridiques et réglementaires.
En conséquence, la veille réglementaire est devenue un élément crucial dans de multiples appels d’offres. Cette dynamique s’est vue accentuée par la pandémie, durant laquelle les entreprises ont eu un besoin impératif d’informations pour prévoir, relancer ou adapter leurs opérations.
Dans ce contexte, l’établissement d’un comparatif des solutions et approches de veille s’avère pertinent pour guider les adaptations nécessaires.
A part la réglementation, les préoccupations en matière d’éthique, de RSE et de transparence des chaînes de valeur se multiplient. Les entreprises doivent désormais anticiper les risques d’image, connaître les pratiques de leurs sous-traitants étrangers et se plier à des lois plus complexes. La tâche est d’autant plus difficile que l’information est fragmentée à travers une multitude de sources informelles, de formats et de canaux (retours d’expérience d’employés, vidéos, réseaux sociaux, etc.).
L’IA améliore les capacités du veilleur sans le remplacer
Selon KB Crawl, l’automatisation et l’IA ont considérablement amélioré et dynamisé les méthodes de veille. En intégrant des algorithmes d’apprentissage automatique, les veilleurs peuvent désormais automatiser des tâches chronophages telles que la catégorisation de contenus (tagging), l’identification de structures web et la distribution sélective d’informations.
Toutefois, le rôle du veilleur reste prépondérant. Sa compréhension du contexte, sa capacité à adapter l’information à la culture interne de l’entreprise et sa production d’analyses véritablement stratégiques sont irremplaçables.
L’IA générative gagne en pertinence pour la veille, constate l’éditeur français. Les veilleurs l’emploient pour la synthèse d’articles, l’extraction d’entités (entreprises, dirigeants, etc.) et la traduction, améliorant ainsi leur productivité et la qualité de leurs livrables sous leur contrôle. La prudence est toutefois de rigueur face à l’exigence des clients de maîtriser leurs données. Par conséquent, bien qu’utilisant ChatGPT via une application sécurisée, ils investissent également dans leur propre modèle pour une meilleure souveraineté. Ainsi, il est judicieux d’effectuer un comparatif des options technologiques en tenant compte des impératifs de souveraineté.
Selon KB Crawl, l’adoption généralisée des agents de veille automatisés par les entreprises reste, à ce jour, peu envisageable. Si les technologies de scraping et d’analyse automatisée sont bien disponibles, les véritables obstacles résident dans la maturité culturelle, psychologique et organisationnelle des structures.
Des résistances persistent — souvent légitimes — telles que la crainte de pertes d’emplois, la peur de perdre le contrôle sur les processus ou encore un manque de confiance dans la fiabilité des analyses produites par ces outils. La veille demeure en effet un domaine où l’expertise, le jugement critique et la contextualisation sont importants, des points difficiles à automatiser totalement.
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