La place qu’occupent les opérateurs européens de cloud reste faible sur le marché du Vieux Continent

cloud computing. The data transfer and storage concept consists of a white polygonal interconnected structure within it. Dark blue background with small padlocks scattered on the background.
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Les trois principaux services de Cloud des géants de la Tech absorbent près de trois quarts des dépenses des entreprises en Europe. C’est ce que révèlent les résultats d’une étude que le groupe Synergy Research vient de publier. Une information importante alors que la question de la souveraineté numérique détient une grande place pour Bruxelles.

En Europe, les fournisseurs américains de services de cloud computing renforcent constamment leur activité. Ils investissent trimestriellement au moins 4 milliards d’euros dans des programmes dédiés à cet effet. Pour comparaison, ils ont dépensé dernièrement 7 milliards d’euros pour soutenir l’expansion du Cloud sur le continent européen. L’analyste principal chez Synergy Research, John Dinsdale, admet qu’il s’agit d’une grande injection. Celle-ci ne permet toutefois pas de contester le leadership des acteurs européens dans l’industrie du Cloud en Europe, tempère-t-il.

Synergy Research a dévoilé dans ce contexte une enquête sur ce marché. Un document qui divulgue des informations intéressantes sur l’importance de Google Cloud, Microsoft Azure et Amazon Web Services (AWS).

Les géants américains détiennent la majeure partie du marché

L’Union européenne se penche sur le thème de la souveraineté numérique. Cependant, Synergy Research donne des chiffres qui s’avèrent loin des objectifs de Bruxelles pour les années à venir. Le marché des activités Cloud en Europe a quintuplé en volume ces cinq dernières années. En avril-juin 2022, il a alors dégagé un chiffre d’affaires de 10,4 milliards d’euros.

En dépit de cette augmentation, les fournisseurs européens de ces services restent faibles sur le marché. Ils n’assemblent qu’une minorité des dépenses effectuées par les clients séduits par ces solutions. Le français SAP et l’Allemand Deutsche Telekom ne concentrent en effet chacun que 2 % du marché en Europe.

Face à celui des leaders venant de l’outre-Atlantique, leur poids s’avère outrageusement infime. Les plateformes ayant le plus profité de cette nette hausse des recettes de la filière portent en effet sur :

  • Microsoft Azure ;
  • Google Cloud ;

Ils concentrent pratiquement trois quarts du marché européen. Selon Synergy Research, ces plateformes capteraient 72 % des dépenses des entreprises européennes désirant acheter et utiliser un service Cloud. Derrière ces géants se placent d’autres opérateurs basés aux États-Unis tels qu’Oracle, Salesforce ou IBM. Des firmes qui peuvent proposer des offres de mission en portage.

L’investissement dans le Cloud se révèle insuffisant en Europe

John Dinsdale explique que ce fossé entre les fournisseurs européens et américains découle de facteurs évidents. D’après lui, le marché du Cloud représente un jeu d’échelle dans lequel les dirigeants à venir sont contraints :

  • D’atteindre en tout temps l’excellence opérationnelle ;
  • De conserver une détermination ciblée afin de garantir un succès ;
  • De disposer d’une vision à long terme de la rentabilité et des investissements ;
  • De réaliser de grands paris financiers.

L’expert souligne que nulle entreprise d’Europe ne s’est approchée de ces quelques conditions et :

[…] Le résultat est un marché où les six leaders sont tous des entreprises américaines.

L’Union européenne conduit pourtant de nombreux projets pour parvenir à un Cloud souverain. L’initiative GAIA-X constitue la meilleure illustration de sa démarche en la matière. Celle-ci visait au départ à rassembler tous les services d’informatique en nuage en Europe et offrir une alternative aux :

  • Opérateurs chinois ;
  • Fournisseurs américains.

GAIA-X a cependant commencé à dévier de son essence même quand des firmes américaines et chinoises ont rejoint le programme. Ceci pour affermir son offre. Des problèmes en plus sont de surcroît venus déjouer les plans de l’Allemagne et de la France, initiateurs du projet. L’on citera entre autres l’insuffisance d’investissement, la mauvaise compréhension des enjeux, les désaccords stratégiques entre les adhérents, etc.

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