Des fuites inédites exposent la vulnérabilité financière d’OpenAI face à Microsoft

Sleman, Indonesia - February 04, 2025: Person's hand using a smartphone to select an Aetificial Intelligence Apps icon on its touchscreen. Such as Deepseek, ChatGPT, Copilot, Gemini, and Perplexity
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Récemment divulgués par le blogueur Ed Zitron, des documents internes mettent en lumière la dépendance critique d’OpenAI envers l’infrastructure de Microsoft. Ces révélations, pointant des coûts d’inférence explosifs, interrogent désormais la rentabilité réelle du leader de l’intelligence artificielle générative.

L’industrie technologique observe avec stupeur les coulisses de l’alliance la plus emblématique de la décennie. Alors que l’entreprise dirigée par Sam Altman affiche une croissance insolente et des ambitions de revenus dépassant les 20 milliards de dollars, la réalité comptable semble raconter une autre histoire. Des fichiers confidentiels, échappés des circuits habituels, dévoilent une mécanique financière où les dépenses pour maintenir les modèles actifs grimpent bien plus vite que les bénéfices, plaçant la startup dans une position d’assujettissement technique et financier vis-à-vis de son principal investisseur.

Une mécanique financière complexe et coûteuse

Déchiffrer les accords entre les deux entités s’avère aussi ardu que d’utiliser un comparateur de societé de portage salarial pour structurer une activité complexe, tant les flux financiers s’entrecroisent de manière opaque. Selon les éléments divulgués, un système de partage de revenus bidirectionnel régit le partenariat : OpenAI reverse 20 % de ses bénéfices à la firme de Redmond en contrepartie des 13 milliards de dollars investis. En 2024, ce transfert aurait représenté près de 494 millions de dollars, un chiffre qui a bondi à plus de 865 millions sur les seuls neuf premiers mois de 2025.

Cependant, l’analyse se complique lorsqu’on examine les flux inverses. Microsoft est tenue de restituer une part équivalente sur les gains générés par l’intégration de l’IA dans Bing et via le service Azure OpenAI. Ce jeu d’écritures comptables rend la lecture des performances réelles particulièrement délicate. Les observateurs notent que si l’on extrapole les revenus d’OpenAI uniquement sur la base de ces reversements, les montants obtenus restent bien en deçà des déclarations officielles de la direction, jetant un flou sur la véritable santé économique de la structure.

L’explosion des coûts d’inférence menace l’équilibre

Au-delà des partages de revenus, c’est la facture liée à l’inférence qui suscite les plus vives inquiétudes. Il s’agit ici de l’énergie et de la puissance de calcul requises non pas pour entraîner les modèles, mais pour les faire fonctionner quotidiennement à chaque requête utilisateur. Les documents indiquent une augmentation vertigineuse de ces frais, qui ont plus que doublé en l’espace d’un an :

  • 3,8 milliards de dollars en 2024
  • 8,65 milliards de dollars sur les trois premiers trimestres de 2025

Cette hémorragie de trésorerie souligne une distinction cruciale dans le modèle économique du secteur. Alors que les coûts d’entraînement sont souvent couverts par des crédits cloud alloués par Microsoft, les frais d’inférence, eux, doivent être réglés en numéraire. Bien qu’OpenAI tente de diversifier ses fournisseurs en sollicitant Oracle ou Google Cloud, la dépendance à l’infrastructure Azure reste massive. Cette réalité pose une question existentielle pour l’ensemble de l’écosystème : si le leader du marché dépense davantage pour servir ses clients qu’il ne gagne d’argent, la viabilité à long terme de l’IA générative actuelle reste à démontrer.

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