LinkedIn utilise les données personnelles au profit de l’IA sans l’aval de ses utilisateurs

Nov 17, 2019 San Francisco / CA / USA - LinkedIn headquarters in SoMa district; LinkedIn is an American business and employment-oriented service owned by Microsoft
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LinkedIn est au centre d’une controverse liée à l’exploitation des informations personnelles de ses utilisateurs pour le développement de ses modèles d’intelligence artificielle. Et cela, sans leur « aval préalable ». Bien qu’il soit possible de se désinscrire de cette collecte, cette option ne s’applique pas de manière rétroactive, ce qui signifie que les données déjà collectées restent exploitées.

Collecter les informations personnelles, pour les grandes plateformes numériques, n’est pas un phénomène nouveau. Néanmoins, l’utilisation de ces données pour former des modèles d’intelligence artificielle – sans l’approbation explicite des utilisateurs – suscite de vives inquiétudes. Il importe en effet de respecter les attentes des utilisateurs et les régulations internationales en termes de protection des données. Récemment, un débat s’est intensifié autour des tensions entre innovation technologique, notamment via l’intelligence artificielle, et la préservation de la vie privée. LinkedIn, l’un des plus grands réseaux sociaux professionnels, est au cœur de cette controverse.

Des questions de confidentialité soulevées

LinkedIn a avoué dernièrement qu’il exploitait des données personnelles de ses utilisateurs : interactions, publications, etc. Cet usage de données a été effectué dans le but d’entraîner ses modèles d’IA, mais sans obtenir un consentement préalable. D’après ce réseau social professionnel :

« Nous pouvons utiliser vos données personnelles […] [pour] développer et former des modèles d’intelligence artificielle (IA), développer, fournir et personnaliser nos services, et acquérir des connaissances à l’aide de l’IA, de systèmes automatisés et d’inférences, afin que nos services puissent être plus pertinents et utiles pour vous et d’autres personnes. »

Même si LinkedIn tente de restreindre les renseignements personnels dans l’intégralité des données utilisées, cela conduit à des questions sur :

  • La protection des données personnelles ;
  • La confidentialité de ces informations.

LinkedIn suit une tendance observée sur les autres réseaux sociaux, ceux qui utilisent aussi les données personnelles pour développer leur IA. Toutefois, un comparatif entre ces plateformes montre que certaines adoptent des mesures plus strictes en matière de confidentialité et de protection des données, tandis que d’autres, comme LinkedIn, laissent davantage de place à la collecte et à l’exploitation des informations des utilisateurs.

En utilisant ces éléments à des fins de formation des modèles d’IA, les utilisateurs peuvent être exposés à des risques de violation de vie privée. En effet, durant les interactions avec l’IA générative, il est possible que les données soient utilisées et partagées de façon inattendue.

Possibilité de se désinscrire mais non rétroactive

Désormais, les utilisateurs de LinkedIn ont le choix de refuser la collecte de leurs données pour former les modèles d’IA. Toutefois, la plateforme précise que cette nouvelle mesure ne s’applique pas aux informations déjà collectées et utilisées à cette fin. En d’autres termes, les données recueillies avant la désinscription continueront d’être exploitées.

Afin de clarifier l’emploi des données, LinkedIn a depuis peu modifié sa politique de confidentialité en incluant une FAQ. Celle-ci confirme que les  éléments privés des utilisateurs sont collectés de manière automatique lors de l’interaction d’un utilisateur avec l’IA ou autres fonctionnalités de LinkedIn.

Pour se désinscrire, il faut se rendre dans les paramètres de LinkedIn vers la section « Confidentialité des données ». De là, les utilisateurs désactivent l’option de partage de leurs données pour l’IA.

Certains d’entre eux ne sont pas concernés par cette situation, notamment ceux de :

  • L’Union Européenne ;
  • D’autres pays européens (Norvège, Suisse, Islande et autres).

Grâce aux lois locales de protection des données, particulièrement le RGPD, les utilisateurs sont protégés contre cette exploitation non consentie des informations personnelles. Ces lois exigent en effet un consentement explicite avant tout recueil de données. Un comparatif entre les réglementations européennes et celles des pays plus souples met en évidence les disparités de protection. Alors qu’en Europe, les utilisateurs doivent donner un consentement explicite, dans d’autres régions, ils doivent activement se désengager pour ne plus voir leurs données utilisées.

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